SARRE

SARRE

SARRE

Land de la république fédérale d’Allemagne, la Sarre (en allemand Saarland) doit son nom à une petite rivière de 230 kilomètres, la Sarre (Saar): celle-ci descend du Donon dans les Vosges, quitte la France du côté de Sarreguemines et rejoint la Moselle peu avant Trèves.

Mis à part les villes — États de Brême, de Hambourg et de Berlin —, la Sarre est, avec ses 2 567 kilomètres carrés, le plus petit Land d’Allemagne. Subdivisée en cinq arrondissements (Kreis ) ruraux et une communauté urbaine, elle comptait 1 077 000 habitants (estimation de 1992), soit une densité élevée (419 hab./km²). Le charbon et l’acier ont été à l’origine de rivalités entre la France et l’Allemagne: une histoire politique troublée explique la constitution tardive (1^er janv. 1957) de ce Land.

Déjà, la situation géographique de la Sarre suscita des conflits entre la France et l’Allemagne: les vallées de la Sarre et de la Blies commandent le passage entre le Palatinat et la Rhénanie d’une part, la Lorraine et la Champagne d’autre part. Louis XIV l’annexa et fit construire par Vauban la citadelle de Sarrelouis. La Révolution française constitua un département de la Sarre (1795) qui s’étendait jusqu’à Trèves. Sur l’ordre de Napoléon, le bassin houiller fut reconnu par des ingénieurs français, et l’activité des maîtres de forge prit de l’ampleur. La Prusse se fit remettre la Sarre au traité de Paris de 1815. La plus grande partie de la Sarre actuelle se trouvait alors intégrée à la Rheinprovinz: les charbonnages étaient exploités par le fisc prussien; l’activité des sidérurgistes, les Röchling, les Stumm, les Wendel, ne menaça cependant jamais les intérêts de la Ruhr, considérablement avantagée par le Rhin et son réseau de canaux.

Le traité de Versailles accorda la propriété des charbonnages à l’État français en compensation de la destruction des mines du nord de la France: le territoire était soumis au régime douanier français; le pays restait sous l’égide de la Société des nations pour une période de quinze ans, au terme de laquelle la population devait être consultée sur le maintien du régime international, l’union avec la France ou l’union avec l’Allemagne. Le référendum du 13 janvier 1935 trancha en faveur de la troisième option.

Détachée de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, la Sarre constitua une entité politique autonome, contrôlée par un haut-commissariat français, placée sur les plans douanier et monétaire dans l’espace économique français. Le relèvement de la puissance économique et politique de la R.F.A. lui permit de modifier progressivement la situation: le référendum du 23 octobre 1955 fut un succès pour les partisans du rattachement, en échange de contrats de vente de charbon et de la mise en œuvre de la canalisation de la Moselle; la R.F.A. obtint le rattachement politique de la Sarre le 1^er janvier 1957 et économique le 1^er janvier 1960.

Ce petit territoire dispose d’une individualité juridique, très bénéfique à sa capitale Sarrebrück (192 000 hab., estimation de 1992) qui lui doit ministères et organismes financiers de toutes sortes. Elle lui valait aussi d’apparaître, dans les états statistiques, à la traîne en matière de dynamisme économique et de niveau de consommation: l’activité industrielle y était essentiellement fondée sur la «Montanindustrie» du charbon et de l’acier, mais l’économie s’est diversifiée.

Les mines de charbon sont exploitées par les Saarbergwerke, associant le Land de Sarre et l’État fédéral. Malgré la reconversion industrielle, 27 p. 100 des salariés de l’industrie (qui occupait 43 p. 100 des actifs en 1987) travaillent dans le secteur du charbon et de l’acier. Les nouvelles branches de l’industrie sont la construction automobile (Ford) et mécanique, l’électrotechnique, le traitement du caoutchouc, les produits céramiques (Villeroy et Bosch).

Les entreprises industrielles se sont implantées principalement près des grandes voies de communication, jouissant ainsi d’une situation au cœur de l’Union européenne. Les services se sont beaucoup développés, contribuant au processus de restructuration de l’économie. Ils occupaient 57 p. 100 de la population active en 1987. Le secteur tertiaire comporte des prestations de services (commerce, administration) et des établissements d’enseignement supérieur et de recherche (institut Max-Planck, Institut des nouveaux matériaux...).

Sarre

(en all. Saarland) Land d'All. et région de la C.E., à la frontière française; 2 569 km²; 1 045 700 hab.; cap. Sarrebruck. Géogr. et écon. - Ce pays de collines et de plateaux est une importante région industrielle dep. le XVIIIe s. grâce à son bassin houiller. Auj., la haute technologie a supplanté la métallurgie traditionnelle. Hist. - Relevant de diverses seigneuries, la région fut en grande partie réunie à la France au XVIIe s., puis devint un dép. franç. en 1790, cédé à la Prusse en 1814. Revendiquée en 1919 par la France, placée sous l'autorité de la S.D.N., elle choisit par plébiscite le rattachement à l'Allemagne (1935). Après 1947, elle fut rattachée économiquement à la France. En 1955, elle choisit par référendum l'intégration complète à la R.F.A., effective en 1957.

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Sarre

(la) (en all. Saar) riv. de France et d'Allemagne (240 km), née dans les Vosges, affluent de la Moselle (rive droite).

Encyclopédie Universelle. 2012.